Cet article est le dernier d’une série de 3 articles découpés comme suit :
Partie 1 : Le choix du pays
Partie 2 : La structure de votre employeur, les compétences demandées, le salaire
Partie 3 : Le temps de repos, la méthode utilisée, les pièges à éviter
5. Le temps de repos accordé
Je voudrais insister sur ce point afin que tout professeur puisse se protéger des excès dans le milieu du travail, en particulier les plus jeunes qui débutent et ont moins de références à comparer.
Trop enthousiaste d’enfin trouver un emploi dans le FLE, on accepte souvent de sacrifier sa santé au profit de l’employeur qui, malheureusement, ne réalise pas toujours l’ampleur du travail et de la flexibilité qu’il demande à son équipe. Les directeurs doivent comprendre qu’il ne faut pas sacrifier la qualité au profit de la quantité dans l’enseignement. Des professeurs épuisés ne restent pas longtemps, ne renouvellent pas leur contrat, renvoient une mauvaise image de l’organisme aux élèves qui suivent les cours et sont déçus de leur expérience.
Il est urgent de savoir précisément et avant de vous engager quels jours / temps / heures vous sont donnés pour les vacances et le repos hebdomadaire et de tout faire pour s’y tenir.
En temps normal, il me paraît le plus honnête de proposer 2 jours consécutifs de repos à tout professeur et de faire attention à l’amplitude horaire exigée par l’organisme qui recrute. Si vous travaillez dès 8 heures, il vaut mieux ne pas avoir à nouveau cours à 20 heures. Je le dis et insiste vraiment : à moins de savoir par expérience que cela n’est pas un problème pour vous, évitez d’accepter ces conditions de travail.
Soyez ferme sur ce point : si le contrat, lu, compris et signé par les deux parties indique quelque chose, il fait loi. Si l’école ne s’organise pas correctement et se retrouve en manque de professeurs pour donner classe au dernier moment et a vendu des cours sans s’assurer de leur disponibilité et des heures qu’ils assurant déjà, c’est elle qui a mal fait son travail et la faute ne doit nullement retomber sur vous. Vous ne devez pas tout accepter, notamment les heures de dernière minute distribuées d’enseignant en enseignant jusqu’à ce qu’un d’entre eux accepte, si leurs conditions dépassent l’entendement et si vous n’avez pas été consulté auparavant. Vous avez le droit d’être fatigué ou malade et eux, le devoir de ne pas vous considérer comme une machine.
6. La méthode FLE utilisée
Il reste une information appréciable : celle de connaître la (ou les) méthode utilisée par l’école où vous souhaitez travailler. Soit pour savoir si vous avez déjà fait des préparations autour de cette méthode et donc si vous allez gagner du temps grâce à ce choix pédagogique, soit pour prendre de l’avance et vous renseigner à son propos avant de faire l’entretien !
Vérifiez aussi qu’il s’agit d’une méthode récente ou qui a fait ses preuves dans un réseau (comme Alter Ego+, connue et appréciée dans les Alliances françaises, par exemple). Si ce sont des méthodes qui ont plus de 8-10 ans, l’enseignement du français risquera d’en pâtir, surtout auprès des enfants et adolescents qui n’aiment pas trop utiliser de vieux supports.

Matériel neuf et récent.
7. Ces pièges à éviter
– Certaines offres d’emploi réapparaissent tous les mois. Cela n’est pas bon signe. Soit il s’agit d’une très grande structure qui renouvelle régulièrement son équipe de professeurs (et cela est normal), soit les professeurs engagés ne restent jamais longtemps car les conditions de travail ne sont pas bonnes du tout.
– Les offres incomplètes. Le nom du directeur est introuvable ? L’école ne possède ni site internet, ni page de réseau social ? L’offre n’est pas en français ? Personne ne sait vous dire quel manuel de FLE est utilisé ? Fuyez ! Bien souvent, c’est une école instable où la hiérarchie peut ne pas être existante : il arrive que des secrétaires rédigent l’annonce sans avoir aucune idée de ce qu’il faut pour l’établissement, en se basant sur la précédente (c’est une expérience que j’ai déjà vécue). Ne vous engagez pas dans ce genre de fourbi qui pourra vous coûter très cher. Au pire, questionnez l’organisme au moment de postuler pour en savoir plus sur tout ce qui manque dans l’annonce et avoir une meilleure idée de l’offre.
– Les écoles trop enthousiastes. Il arrive que des recruteurs emploient un ton presque amical dans la rédaction de leur annonce, en vous promettant de bien vous amuser avec eux, de « vivre une aventure extraordinaire » à leurs côtés. Même si cela est bienvenu lorsque c’est effectivement le cas, ce n’est pas forcément ce qu’on s’attend à lire dans une offre d’emploi, en particulier quand le reste de l’annonce est flou ou ne possède rien pour valoriser l’entreprise qui la publie (salaire correct ou « compétitif », vacances accordées suffisantes, école / réseau réputé, etc.).
On peut s’interroger sur la raison qui a poussé à avoir mis en avant ce côté ‘sympa’ de l’école : serait-ce un cache-misère ? Vérifiez qu’ils n’aient pas que ça à vous proposer en cherchant d’autres éléments susceptibles de vous séduire dans leur offre de travail.
– Les écoles trop pressées de vous faire venir. Il arrive parfois de voir des recrutements avec « prise de poste immédiate ». Ce n’est pas forcément un mauvais signe, cela peut être dû à une création de poste récente pour des besoins nouveaux ou, pour une raison ou une autre, le départ précipité d’un professeur, qu’il soit volontaire ou non. N’hésitez pas à demander pourquoi le poste est libre de suite, vous pourrez évaluer à la réponse de votre employeur s’il fait suite à un problème interne ou autre, s’il est honnête à ce sujet ou non.
Dans tous les cas, il faut rester vigilant car les démarches administratives comme la validation de votre visa et donc la légalité de votre emploi / présence dans tel ou tel pays prennent parfois beaucoup de temps. Si on vous fait venir rapidement et que tout n’est pas bien réglé (dans le cas où l’école manque de professionnalisme), vous pourriez attendre longtemps sur place avant de pouvoir travailler et d’être rémunéré. Dans le pire des cas, ces démarches n’aboutissent pas et vous êtes venu pour rien, sans compter les dépenses monétaires liées à votre venue. Je déconseille de se précipiter dans tous les cas, mais suggère plutôt de se renseigner sur cet aspect administratif sur un site officiel ou un forum sérieux.
Cet aspect de la recherche d’un emploi est loin d’être ragoutant, pour sûr, mais fortement utile si vous avez le moindre doute. Si tout va bien et que vous avez envie de trouver un emploi rapidement, ce côté peut au contraire vous être tout à fait favorable ! Étant disponible de suite, votre candidature n’en sera que d’autant plus appréciée.
8. Conclusion
Vous voilà ainsi mieux paré pour aborder une offre d’emploi, ou pour en rédiger une, et mettre le maximum de ces connaissances à votre propre profit ! Au plus vous serez au courant du mode de fonctionnement des établissements scolaires / des attentes générales des professeurs de FLE, au mieux vous pourrez anticiper leurs besoins et réussir à attirer leur attention !
Bonne recherche d’emploi !
– Maureen.
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